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       ANTOINE VAYSSIÉ  (1842-1913) 

     

     

     

                                     RETOUR À MOUILLAC

     

    Second fils de Jean Antoine et de Marie Anne Maffre, il a la chance que son oncle Jean, n'ayant pas d'enfants, le fasse venir auprès de lui et le désigne comme son "légataire général et universel".

    À quelle date exactement Antoine s'est-il établi chez son oncle? Je l'ignore; ce qui est sûr, c'est que son acte de mariage en 1869 le déclare domicilié à Mouillac. Le testament de Jean Vayssié, rédigé à la même date, précise: mon neveu Antoine Vayssié résidant avec moi.

    Sans doute pour resserrer encore davantage les liens, Antoine prend pour épouse (mariage vraisemblablement arrangé selon l'usage de l'époque) la nièce de la femme de Jean. Le contrat de mariage, le testament de Jean, celui de Marie Cavaillé, sa femme, sont enregistrés le même jour par le même notaire de Puylaroque; et tandis que Jean teste en faveur de son neveu, Marie le fait en faveur de sa nièce. 

    Comment douter de la reconnaissance d'Antoine? Le prénom de son fils aîné, Jean-Marie, réunit ceux de l'oncle et de la tante, qu'on peut,  sans invraisemblance, parrain et marraine de l'enfant.

     

                                                          

                   

     

                                                         

                                                      UN ACCIDENT

     

    On était la veille de la Mi-Carême 1883: occasion de gourmandise autorisée en ce temps où les prescriptions de l'Église avaient encore force de loi.

    - Je vais nous préparer des beignets de pommes, dit-elle à sa maisonnée.

    Les pommes, on les conservait dans le grenier au-dessus de la grange. Elle dressa l'échelle, elle monta, elle les entassa dans son "devantal", ce tablier qui protégeait par-devant la jupe des femmes. Sur son ventre qu'arrondissait une nouvelle grossesse, cela faisait entre elle et l'échelle, tandis qu'elle descendait, un embarras: elle tomba. C'est ce que j'imagine. Mais peut-être est-ce son pied qui a glissé sur un barreau, ou l'échelle qui a basculé...

    Se ressentit-elle aussitôt de la chute ou crut-elle s'en tirer sans mal? Je l'ignore. Mais dans la nuit une hémorragie interne l'emporta, à trente-sept ans. Le jour qui devait être de fête fut un jour de deuil.

    Le portrait de Marie Julienne Cavaillé, épouse d'Antoine Vayssié, dans un cadre ovale noir souligné par une bordure intérieure de clous dorés, prit place sur le mur de la cuisine, pour trois quarts de siècle. Je l'y ai vu toute mon enfance, mais il a fallu la cousinade de 2014 pour que j'apprenne comment elle était morte. Sa fille, sœur de Jean-Marie et par conséquent ma grand-tante, en avait raconté les circonstances à l'une de mes cousines les plus âgées, de la bouche de qui les a recueillies sa nièce, qui me les a rapportées.

      

                                    

     

     APRÈS

     

    Après le décès accidentel de Marie (Julienne) Cavaillé,en 1883, quel "M. Vayssié" commanda l'ovale de bois verni noir dans lequel sa photo fut encadrée et suspendue au mur de la cuisine, où je l'ai vue toute mon enfance? Antoine, son mari? Jean, qui par alliance était deux fois son oncle? Et d'où venait cette photo dont il n'est resté aucun autre exemplaire dans les rares clichés antérieurs à la Grande Guerre demeurés à Mouillac?

    En tout cas,  c'est ainsi, en image, que Marie veilla sur les quatre orphelins qu'elle laissait. Sur ses six enfants, le couple en avait perdu deux: une fille mort-née et un garçon de six mois.

     

    Antoine Vayssié

     

     

     

     

     

     


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