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    TESTAMENTS 

     

    Autour de 1550, la peste ne cesse de rôder dans les environs de Caylus, aussi les habitants sont-ils nombreux à rédiger leur testament, même s'ils ne souffrent que d'une indisposition passagère.

     

    Jacques Ramond, beau-père de Laurent Vayssié, est sans doute suffisamment avancé en âge pour que son testament précède de peu son décès. Ce testament présente l'avantage de confirmer plusieurs détails. Il nomme bien Catherine Déjean comme épouse de Jacques Ramond. Il mentionne messire Bernard Déjean, chapelain (sans doute frère de Catherine): or c'est dans la maison de ce prêtre qu'a été établi l'acte par lequel Bernard Vayssié donne à son fils Laurent le tiers de ses biens à l'occasion de son mariage avec Catherine Ramond, fille de Jacques. Cette Catherine elle-même apparaît dans le testament de son père comme "Catherine plus vieille, femme de Laurent Vayssié", mais c'est à ses enfants que Jacques destine un legs, ce qui suppose qu'à cette date - avril 1551 - elle était déjà décédée. Enfin, parmi les huit enfants cités, figure un "messire Arnaud Ramond, chapelain" (protégé de l'oncle Bernard?), à qui il se pourrait bien qu'Arnaud Vayssié, fils de Laurent et de Catherine, doive son prénom.

    Mais aucun François Ramond ne figure dans ce testament, ce qui indique que le mari de Marguerite Vayssié, sœur de Laurent, est un homonyme et non un parent (ou alors bien éloigné) de Catherine Ramond.

     

    Plus intéressant encore, le testament de Pierre Vayssié, frère de Laurent, testament établi en 1548 soit près de trente ans avant le décès du testateur. Pierre est malade, mais sans doute pas de la peste puisque les mots "contagion" ou "infection" n'apparaissent pas sous la plume du notaire, qui ne semble pas non plus prendre de précaution particulière, comme se faire dicter les dernières volontés du malade depuis une fenêtre.

    Si Pierre tient à mettre ses affaires  en ordre, c'est qu'il n'a pas d'enfant (et il n'en aura pas) et veut assurer l'avenir de sa femme, Marguerite Éché. C'est elle en effet qui est sa légataire, chargée de transmettre ensuite les biens de Pierre à ses frères, Laurent vieux et Laurent jeune.

    Mais en outre, Pierre prévoit de nombreux legs: autant de renseignements précieux sur sa fratrie. Il ne nomme pas son frère Raymond, que celui-ci soit déjà mort ou brouillé avec la famille. Il ne nomme pas sa sœur Marguerite,  mais bien "sa nièce Cécile Ramond", qui ne peut être que la fille de Marguerite Vayssié et de François Ramond, et comme il fait allusion à une "pièce de terre" des "héritiers de François Ramond", on peut être sûr du décès du couple à cette date.

    Il cite comme son beau-frère ("conhat") Jean Éché, sans doute celui qui portera le surnom de "Sigalo" et dont parle Marguerite Éché dans son propre testament.

    Surtout il énumère toutes ses autres sœurs et leurs époux:

    • Cécile, dont la présence m'avait échappé dans le testament de Bernard Vayssié, l'orthographe du notaire ("Seselia") étant assez fantaisiste; elle est mariée à un autre Jean Éché;
    • Catherine, épouse d'un Pierre Roque;
    • Anne, femme de Jean Varen;
    • Antoinette ("Antonia"), qui a épousé un troisième Jean Éché.

     

    Deux autres Éché figurent dans ce testament: d'abord un chapelain,  Fourton  Éché, plusieurs fois rencontré dans des actes comme possesseur d'une maison à Caylus, maison qui sert parfois de cadre à des contrats d'achat conclus par Pierre ou Laurent Vayssié; ensuite Raymond Éché, qui habite aux Mondonets et doit être un cousin de Marguerite.

     

    N.B. Les homonymes sont une plaie! Comment s'y retrouver entre tous ces Éché, dont les prénoms varient peu?

     

     

     


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    LUEURS OU LEURRES?

     

     

        Avant 1539,  date de l'ordonnance de Villers-Cotterêts qui rend obligatoire l'emploi du français dans les actes officiels, les notaires rédigent en latin. Il s'ensuit que les noms propres sont traités de diverses façons: certains ont la forme qu'ils prendront en français, ainsi Éché ou Bès moins les accents; d'autres ont simplement une terminaison latine: Ramondus pour Ramond, sans que cela crée d'ambiguïté. Pour d'autres, on peut hésiter: la forme latine "de Boria" devient Laborie, puis Bories. Comment savoir si le "Vayssiera" qu'on rencontre est un ancêtre des Vayssié ou des Vayssière, les deux lignées existant sur le territoire de Caylus?

       Ainsi trouve-t-on le testament d'un Bernard "Vayssiera", prêtre, en faveur de son neveu et filleul également prénommé Bernard: la similitude de prénom avec Bernard Vayssié  donne évidemment quelques espoirs, mais on ne peut rien conclure sans preuves supplémentaires.

        On trouve aussi plus tard le testament d'un  Jean "Vayssiera", également en faveur d'un neveu prénommé Bernard. De plus, ce Jean apparaît dans plusieurs actes d'achat. Mais là encore manquent des indices décisifs.

         Il ne reste qu'à patienter en espérant que de nouveaux actes permettent de trancher.

     

     


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