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    PROBLÈMES DE NOMS

     

    Dans les actes en latin ou en langue d'oc, coexistent à la fin du quinzième siècle et au début du seizième des Vayssiera et des Vayssie  (sans accent aigu, celui-ci n'étant pas encore entré dans l'usage, et d'ailleurs  le e muet n'existant pas dans les langues concernées).

    Vayssiera aurait dû en français donner Vayssière, et cela s'est parfois produit, peut-être même pour des membres de la famille de Bernard dont les descendants sont pourtant, sans l'ombre d'un doute,  des Vayssié!

    Dans l'accord passé en 1614 entre Laurent Vayssié, le meunier, fils de Jean et arrière-petit-fils de Bernard, et Jean Vayssié, fils de Pierre et cousin de Laurent, le notaire passe d'une forme à l'autre:

    […] entre Laurens VAYSSIERE demandeur et Jehan VAISSIERE assigné et deffandeur la cause playdée pardevant nostre lieutenant au siege de Montauban le segond d’aoust,  attandeu la répudation de l’hereditté paternelle faicte par ledit Laurens revenant en une troysième partie de toutz et chacungs les biens de l’héreditté de feu Jehan VAISSIERE père et la somme de soixante six livres de la dot de Clare ECHE sa mère et aultres choses contenues au contract de mariatge desquelz biens dudit feu Jehan  VAYSSIERE père dudit Laurens, a esté baillé audit Laurens VAISSIE meusnier ..

    ou encore:

    ...ledict Laurens VAISSIE sera tenu de en paier de troys partz les deux et ledict Jehan VAISSIE l’aultre...

                    (Transcription de M. Thobie)

    Le résultat, c'est qu'au dix-septième siècle on ne rencontre plus que des Vaissié ou Vayssié (sans la moindre rigueur dans l'emploi du y ou du i, excepté pour les signatures de Jacques Vayssié et de son demi-frère Jean).

    Le seul Vaissie venu d'Auvergne n'a jamais été nommé Vayssiera. C'est peut-être lui que l'abbé Galabert ou Robert Latouche ont pris pour notre ancêtre; or le second a certainement rencontré Jean-Marie Vayssié (puisqu'il cite dans sa thèse, en 1923, le "maire de Mouillac"), et le premier a dû rencontrer André Vayssié, son fils (puisqu'il lui a communiqué une copie de l'acensement de Mouillac en 1476). Faut-il attribuer  à l'un ou l'autre de ces deux érudits - et à une confusion de leur part -  l'origine de la légende qui nous voudrait des ancêtres auvergnats?

    Ou bien les Vaissie étaient-ils parents des Vayssiera, et faudrait-il imputer à l'orthographe erratique des notaires la différence entre les deux graphies?

    Plus simple est le cas du mari de Catherine Vayssié, fille du premier Laurent. Dans l'acte de mariage, il s'appelle Bertrand Calm. Mais ses descendants seront des Lacalm, puis Lacam. La preuve en est fournie par l'acte de mariage de son fils: en 1609 "Bertrand Lacalm, laboureur, des Espagots,  fils de Bertrand et de Catherine Vayssié" épouse Marguerite Varen, et parmi les témoins figure Pierre Vayssié.

    L'adjonction de l'article s'observe de même dans le passage du Jean de Boria, notaire, que connaît l'abbé Galabert, au Jean Laborie qui figure aujourd'hui à l'inventaire des archives départementales...

     

     


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