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     LA "MAISON NEUVE"

     

    Errare... J'avais tort: il n'est pas indubitable, il est au contraire peu probable qu'Étienne Vayssié ait habité dans la même maison que nos grands-parents, ce fameux "oustal de Bertron", comme nous prononcions, mais qu'il vaudrait mieux écrire "ostal de Bertran".

    Que disent en effet les confronts mentionnés par le cadastre? Qu'au "couchant midy et au couchant", donc au sud-ouest et à l'ouest la maison d'Étienne confronte la grange et le jardin de Jean Pierre Cavaillé, et qu'"au couchant et au midy" , soit à  l'ouest et au sud, elle regarde la "maison du dit Cavaillé Lapierre".

    Je rectifierais donc mon plan comme suit:

    MAISONS

     

    Ce qui revient à comprendre qu'Étienne et ses prédécesseurs (son père Bertrand, son grand-père Jean Delrieu, son arrière-grand-père Antoine Vidaillac) vivaient dans le bâtiment qui était pour nous celui de la "frougnol" (altération de fournial, c'est-à-dire fournil).

    Or les registres des notaires révèlent que dans leur testament Jean Pierre Cavaillé, dit Lapierre ou Bachou, et sa femme Anne Serres lèguent "une petite maison et jardin" à leur fille Jeanne, tandis que leur fils Raymond habitera le hameau de Vaissière aujourd'hui disparu. En outre le "premier brevet de la commune de Mouillac" dressé au début de la Révolution, et qui est surtout une liste destinée au calcul de l'impôt, mentionne dans un ajout que Marianne Bosc, veuve d'Étienne Vayssié, "s'est chargée de la maison de Jeanne Cavaillé" en vertu d'un acte passé chez maître Latreilhe, dont malheureusement la date n'est pas indiquée.

    J'ai longtemps cherché cet acte en vain, jusqu'à ce que, ayant entretemps découvert le mariage de Jeanne Cavaillé avec un Jacques Gaillouste, je prête attention  dans les registres des "actes civils" à la mention d'une vente de ce Gaillouste à "Pierre Vaissié fils", autrement dit le fils aîné d'Étienne et de Marianne, fils qui devait mourir quelques mois après, à vingt-deux ans. Vérification fait, il s'agissait bien de la vente de cette même "petite maison", vente qui a lieu le 1er ventôse de l'an II ou 19 février 1794 .

    Peut-être Marianne a-t-elle habitée dans cette maison, laissant l'habitation alors principale à son fils Jean Pierre et à sa bru Marie Vidaillac.

    Ce qui est sûr, c'est que dans un testament de 1834, Jean Pierre Vayssié entend réserver à sa femme l'usage de la chambre de la "maison neuve", celle, par conséquent, que son linteau date de 1832. On peut en déduire que l'ancienne maison de Jeanne Cavaillé a été démolie (peut-être seulement après la mort de Marianne Bosc, en 1817), puis remplacée par une construction plus importante.

    Et si elle était connue sous le nom d'"ostal de Bertran", ce n'est pas que Bertrand Vayssié lui-même y ait vécu; c'est que le surnom de Bertrand s'est attaché à la famille dès Étienne. 

     

    MAISONS

     

     

     

     "L'OSTAL DE GUIRAU"

     

     Nous prononcions "oustal de Guiroou". Et j'ignorais tout de son histoire.

    D'après le cadastre de 1684, c'était la maison d'une veuve nommée Antoinette Bouyssi. Veuve de qui? À partir de 1680 les registres paroissiaux de Mouillac ont disparu: impossible donc de trouver trace du décès de cette Antoinette, et peut-être du même coup le nom de son mari. Mais les listes du "centième denier" destinées à identifier les propriétaires imposables montrent que Géraud Guiraudies lui a succédé et l'on trouve chez un notaire deux testaments d'une Anne "Couchet" ou "Cougette", femme de Géraud Guiraudies et nièce d'un Géraud Bouyssi: ce dernier détail semble bien la relier à Antoinette Bouyssi, dont elle pourrait être la fille.

    En tout cas, Géraud Guiraudies, veuf d'Anne et sans enfant, se remarie avec Marguerite Andrieu, qui lui donne enfin un fils. Les Guiraudies se succèdent dans la maison jusqu'à la Révolution. Il ne reste alors à Pierre Guiraudies et sa femme Marie Faliech que deux filles; L'aînée, Jeanne, leur héritière, épouse Jean Pierre Vidaillac, beau-frère de Jean Pierre Vayssié. Viendra ensuite leur fils  Jean Vidaillac, marié à une homonyme originaire de Caylus, Marguerite Vidaillac.

    Puis, dans la génération suivante, la maison passera par ventes successives d'un frère Vidaillac à un autre: de l'aîné, Jean, dit Jean Pierre, qui s'établit à Perrufe, au troisième, Jean Sébastien, qui s'installe comme forgeron dans le canton de Vaour, puis au second, Pierre, qui ayant acquis la propriété des Cayla (ancienne maison Besse Dalot), a vendu la maison familiale au dernier, Jean Louis.

    Et celui-ci, devenu camionneur à Montauban, vend le 23 juillet 1887 à Antoine Vayssié, notre arrière-grand-père, "un entier article situé au dit lieu de Cavaillé, composé de maison d'habitation, grange, étable, four, fournil, patus et terres labourables, confrontant du levant à terre de l'acquéreur, chemin de service entre, du midi à propriété du même et à terre et jardin du sieur Loupiac, du couchant et du nord à propriété du dit sieur Vayssié acquéreur". Antoine verse pour  le tout deux mille francs, "payés et quittancés", précise le notaire maître Goulard, de Puylaroque.

    Il se peut que cette maison ait accueilli le frère d'Antoine, Jean Pierre, quand, devenu veuf, il a quitté Lalbenque pour Mouillac, où il est mort en 1921.

     

    MAISONS

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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