• L'ÉNIGME LAURENT 2

                                        

                                                 L'ÉNIGME LAURENT

     

    Du premier Laurent Vayssié, je ne sais pour l'instant presque rien. Il fait enregistrer un acte notarié en 1574. Dans le testament de son frère Pierre, dicté en 1576, il est désigné comme "feu Laurent". On est donc amené à situer sa mort en 1575. Si je n'ai pas réussi à déchiffrer le nom de sa femme, celui de ses quatre enfants, Jean, Arnaud, Pierre (qui sera dit Boutiman) et Catherine, est attesté aussi bien par le testament de leur oncle que par l'acte d'accord qu'ils souscrivent à la mort de celui-ci.

    C'est de Jean et de Claire Éché qu'est né le second Laurent. Dans le testament du père de Claire, Bernard Éché, on apprend que ce second Laurent avait un frère, Arnaud, qu'on rencontre en 1585 comme témoin d'un testament en compagnie de son père, après quoi  on n'en trouve plus trace; il faut donc supposer qu'il est mort prématurément.

    Le second Laurent m'est apparu pour la première fois dans un acte de 1607, qui ne laisse pas d'intriguer. En effet, Jean Vayssié y fait donation conjointe de tous ses biens à son fils Laurent et à son neveu Jean, fils de Pierre dit Boutiman, "attendu que ledit Laurent ne veut faire cas ni compte du dit Pierre". On soupçonne donc quelque mésentente dans le clan, dont Pierre semble être le chef. L'acte précise que le neveu, "présent et acceptant", selon la formule consacrée, s'engage à nourrir et entretenir son oncle tant qu'il vivra. Le fils, Laurent, lui, est absent, ses intérêts étant représentés par le notaire qui rédige l'acte. Et pour "verrouiller" les dispositions prises,  Jean  s'est assuré du "consentement de tous ses autres neveux" et de la présence de témoins de poids: le recteur de la paroisse de Saint-Pierre Livron, le bayle, et un avocat.

     

    L'ÉNIGME LAURENT 2

       

    C'est en dépouillant les registres d'un autre notaire qu'on se hasarde à une hypothèse. En 1594, est dressé l'acte de mariage de Laurent Vayssié, du masage de Boissière - il ne peut donc s'agir que du même Laurent -, avec Antoinette Livron, de Félines. Laurent est qualifié de "meunier". A-t-il délibérément choisi ce métier pour échapper à la condition de laboureur, qui est celle des autres Vayssié, et ce refus de partager leur sort est-il à l'origine de la mésentente? Ou bien le désaccord avec son oncle l'a-t-il poussé à chercher une voie indépendante? Impossible de trancher, évidemment. Ce qui est sûr, c'est qu'aucun Vayssié ne figure comme témoin dans l'acte de mariage, comme si la rupture était consommée.

    Cependant, en 1614, après la mort de son père, Laurent entamera une action en justice et finira par conclure un accord avec Jean, son cousin, au terme duquel il récupère apparemment sa part de l'héritage.

     

     


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