• PIERRE VAYSSIÉ "BOUTINIAN" 1

     

    PIERRE VAYSSIÉ dit BOUTIMAN 

    (premier du nom)

     

     

     

                           UN SURNOM

     

     

     

     

    Fils du premier Laurent, ce Pierre Vayssié est le premier à porter le surnom de Boutiman, sur le sens duquel je ne peux faire que des conjectures passablement aléatoires. Dans le patois de ma grand-mère, le verbe "boutigner "signifiait "se renfrogner, bouder, faire la tête": s'agirait-il de dénoncer un caractère accusé, voire difficile? Cela ne saurait étonner ceux qui ont connu des Vayssié. Ou s'agit-il, via le latin médiéval "botinarius, faiseur de butin", de s'en prendre à une  (trop) grande habileté dans les affaires? C'est un fait que ce Pierre Vayssié a parfois "obligé" son frère Jean ou un Calmon, c'est-à-dire leur a consenti un prêt. Et c'est lui qui, finalement, reçoit la plus grande part de l'héritage de Bernard, puisque, outre sa part dans la succession de son père Laurent, il reçoit la totalités des biens de son oncle Pierre.

     Le surnom a son utilité: il permet de distinguer des homonymes. Or on trouve à la même époque sur le territoire de Caylus des Vayssié dit Grasset et des Vayssié dit Roudier, dont j'ignore s'ils sont ou non de la famille de nos ancêtres; mais il existe entre certains d'entre eux des liens dus aux mariages ou à des transactions: un Antoine Vayssié ou Vayssière surnommé  Roudier épouse une Doucette Éché qui est la nièce de Marguerite Éché, femme de l'oncle de notre Pierre Boutiman; la même Marguerite Éché achète  une terre à un Jean Vayssié Grasset; deux Vayssié Grasset sont témoins du testament d'Antoine Vayssié Roudier...

      

     

     

     

                                       

                                          "AFFRAYRAMENT"

     

    Ce terme, qui vient de "frayre", frère, désigne une association aux termes de laquelle les biens sont mis en commun pour être exploités en commun. Il s'agit évidemment d'éviter le morcellement de la propriété familiale.

    C'est ce genre d'association qui existait d'abord entre Laurent et son frère Pierre, désignés ensemble comme les principaux héritiers de leur père Bernard.

    Elle existe ensuite entre Jean et Pierre dit Boutinian, et Jean espérait sans doute la voir prorogée entre leurs héritiers respectifs; mais il apparaît que le fils de Jean, le second Laurent, ne peut s'entendre avec son oncle, d'où les singulières dispositions prises par Jean: donation conjointe et indissoluble de ses biens à son fils et à son neveu, fils de Pierre; que les autres neveux aient donné leur assentiment prouve l'adhésion de tous à cet idéal de préservation de l'intégrité des possessions familiales. Et si le fils de Pierre consentira plus tard à un arrangement avec Laurent, il s'empressera, après la mort de celui-ci, de racheter ses terres à sa fille et héritière, Catherine!

    Il arrive aussi que l'affrayrament soit conclu entre époux: c'est le cas pour Pierre Vayssié Boutinian et Antoinette Éché; peut-être  même leur tient-il lieu de contrat de mariage. En tout cas,  en juin 1576,  ils s'engagent à n'avoir "qu'une maison et qu'une fortune", et parmi les témoins figure le bayle de Caylus, c'est-à-dire le représentant de l'autorité royale.

     

     

     

     

     


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