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    JEAN DELRIEU

     

     

    SOLUTION D'UNE ÉNIGME

     

    Si l'on trouve des Vidaillac à Mouillac dès les années 1480, on n'y rencontre pas de Delrieu. D'où venait donc Jean Delrieu, premier mari d'Antoinette Vidaillac, et père de Madeleine qu'épouse en 1690 Pierre Vayssié Dinié ?

    À feuilleter les registres des notaires du dix-septième siècle, on se trouve face à trois homonymes: l'un du hameau de Ribet, un autre de celui de Courtès, et un troisième de Pechpoujol. C'est ce dernier qui a épousé en janvier 1668 Antoinette Vidaillac et qui, par ce mariage, est devenu le successeur d'Antoine Vidaillac, lequel n'avait que des filles; le contrat de mariage précise effectivement que le jeune couple vivra avec ses beaux-parents, n'ayant, selon la formule alors en usage, qu'"un même pot et feu et habitation" avec ceux-ci.

    On comprend du même coup quel cheminement a conduit Jacques Vayssié à aller chercher à Mouillac une épouse pour  son fils, ainsi qu'une seconde épouse pour lui-même. En effet, Marguerite Peyronnenc, sœur aînée de sa première épouse, Jeanne Peyronnenc, était mariée avec Pierre Delrieu de Pechpoujol, l'un des frères de Jean. Ainsi se tissent les réseaux familiaux...

    Et l'on admire aussi l'habileté de ces Vayssié à choisir pour femmes des héritières!

     SOLUTION D'UNE ÉNIGME

     

     


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     PIERRE VAYSSIÉ (vers 1672-1752)

     

     

                                       

                                             QUAND L'ÉCRIT SE PERD...

      

              Les registres paroissiaux qui, sous l'Ancien Régime, faisaient également office de registres d'état civil étaient, certes, établis en double exemplaire par les curés et leur bonne tenue contrôlée par le représentant du roi. Mais ils ont subi les soubresauts de l'histoire et souvent pâti de leurs conditions de conservation.

                La région de Caylus a souffert de la guerre de Cent Ans, des villages ont été dévastés voire anéantis par les affrontements entre Anglais et Français, puis par les Grandes Compagnies, ces bandes de mercenaires livrées à elles-mêmes. Les guerres de religion y ont à leur tour exercé leurs ravages. Enfin la Révolution n'y a pas été exempte de troubles.

                  C'est ainsi que certains registres ont brûlé avec les églises, que d'autres, entreposés à l'humidité, se sont décolorés, ont été rongés par les rats... Bref  il faut une certaine chance pour disposer de documents d'état civil antérieurs au XVIIème siècle quand on descend d'une humble famille de paysans.

                   Et même alors tout n'est pas simple! Dans une même localité, l'échantillon des noms et des prénoms apparaît restreint, les curés notent avec une précision variable les liens de parenté, rares sont les paysans capables d'écrire leur nom. S'il est aisé de reconnaître ici ou là la présence de Jacques Vayssié qui sait signer, ni son fils ni ses petits-fils ni la plupart des collatéraux ne savent, ce qui complique passablement le tri des innombrables Jean ou Pierre et de leur descendance. 

       

     

     

                                                      ILS SE MARIÈRENT...

     

                    La première mention de Pierre Vayssié figure dans l'annonce du remariage de son père qui coïncide avec celle de son propre mariage. Le registre de La Salle commence en 1680, il n'est donc pas possible d'y trouver son acte de naissance. Son acte de décès, qui lui attribue environ quatre-vingts ans  en 1752, conduit à placer sa naissance aux environs de 1672.

                    Mais on trouve dans le registre de Mouillac l'acte de naissance de sa femme, Madeleine Delrieu.

            

               "Ce 29 avril 1671 a été baptisée Madeleine Delrieu, née le même jour, fille de Jean et d'Antoinette Vidaillac, mariés; de laquelle a été parrain Antoine Vidaillac et la marraine Catherine Vidaillac, tous de la paroisse, en présence de Georges Vidaillac, Jean Dejean, tous de ma paroisse; en foi de quoi,

                                                                      Garrigou, Recteur de Mouillac."   

      

                  Des Vidaillac et des  Delrieu, on en rencontre aussi bien à La Salle qu'à Mouillac et sans doute existe-t-il des liens de parenté entre les uns et les autres, liens qu'il serait long d'explorer, mais qui doivent être à l'origine du mariage, évidemment arrangé comme il était de règle alors, entre Pierre Vayssié et Madeleine Delrieu.

                   On peut remarquer encore, une fois pour toutes, que l'exigence par l'Église d'une dispense au moindre soupçon de cousinage a peut-être plus efficacement limité les risques de consanguinité chez les paysans que dans certaines familles royales... Les registres de Caylus notent, dans l'un des rares cas où une telle dispense a été demandée et accordée, que c'est "parce qu'il faut que le mariage se fasse"! La future épouse devait être notoirement enceinte, à tout le moins compromise.

     

     

                        ...ET ILS EURENT BEAUCOUP D'ENFANTS.

     

                     Toute la vie de Pierre Vayssié s'écoula apparemment à Poussou, même s'il lui arrive de figurer en tant que témoin d'événements familiaux dans les registres d'autres paroisses, par exemple à Saint-Pierre de Livron.

                     De Madeleine Delrieu, il eut dix enfants, dont quatre moururent en bas âge. Qu'aucun d'eux n'ait eu comme parrain ou marraine un oncle ou une tante renforce l'hypothèse que ni Pierre ni Madeleine n'avaient de frère ou de sœur. 

            

    PIERRE VAYSSIÉ

     

               Des trois garçons, l'un, Pierre, bien que son acte de décès manque dans les registres de la Salle, est mort avant sa mère: il ne figure pas dans le testament de celle-ci; Raymond succède à son père et à son grand-père à Poussou et se retrouve lui aussi à la tête d'une nombreuse famille; c'est Bertrand qui va s'installer à Mouillac et y enraciner une lignée de Vayssié.


         

             

               

                      (La présence de jumeaux - qui n'ont pas vécu - renforce l'hypothèse que le grand-père maternel de Madeleine Delrieu, Antoine Vidaillac, ait bien eu pour sœur jumelle cette Antoinette Vidaillac qui meurt quelques semaines après lui et à qui le curé de Mouillac attribue exactement le même âge.)

              Veuf  en 1710, Pierre Vayssié se remarie en 1711 avec Marguerite Brousses; mais contrairement à son grand-père, il épouse une femme trop âgée pour lui donner d'autres enfants. On le voit ensuite exécuter scrupuleusement le testament de sa première épouse, qui stipule qu'aucun de leurs enfants ne doit être lésé dans le partage de leur succession.

     

     

     

     

     

      

     

     

     

     


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