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     SURNOM

     

    J'ai d'abord paresseusement accepté, pour l'avoir trouvé sur le site Geneanet, le surnom de Boutinian comme ayant été celui du Pierre Vayssié décédé en 1614 et de son petit-fils qui a vécu jusqu'en 1687. En réalité ce surnom était Botiman, qu'à Caylus on prononçait Boutimon et qu'on rencontre parfois sous cette forme. En témoigne le cadastre de 1656:

     

    DEUX RECTIFICATIFS

     

      

     

     

     MAIRES

     

    De même j'avais admis sans examen la liste des premiers maires de Mouillac telle que la propose un site Internet, alors qu'en fait elle doit être en partie erronée pour la période révolutionnaire: en effet, elle semble assimiler l'officier municipal qui rédige l'état civil au maire, ce qui n'était pas nécessairement le cas.

    Il est avéré que le maire en décembre 1793 était Pierre Besse Dalot: il signe à ce titre l'inventaire de l'argenterie de l'église. Son beau-frère Jean Courounet est alors secrétaire greffier. Mais en 1791, Pierre Besse était procureur de la commune, ainsi que l'atteste son acte de mariage. Qui était maire cette année-là? Peut-être les registres d'état civil conservés à Mouillac me permettront-ils de trancher... 

     


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     DÉCOUVERTES

     

    Outre le contrat de mariage de Marie-Jeanne sont apparus presque coup sur coup celui de ses parents - longtemps cherché en vain - et les testaments de sa mère et de sa grand-mère.

    Dans l'enregistrement des actes, le contrat entre Étienne Vayssié et Marianne Bosc est mentionné comme mariage d'Étienne Bouissy avec Marianne Bosc: il a fallu que la coïncidence des dates m'intrigue pour que je me reporte au registre du notaire... où se lit ce titre: Mariage de Bertrand Vayssié et de Marianne Bosc! Comme quoi on ne saurait se fier qu'avec prudence aux documents les plus officiels.

    D'UN CONTRAT L'AUTRE

    C'est un notaire de Cayriech, maître Miquel, qui a établi ce contrat. Il confirme l'existence du testament de Bertrand, rédigé par le même notaire, mais perdu parce que sans doute écrit sur des feuilles volantes. Il rappelle le fidéicommis dévolu à Anne Miquel, qui s'en acquitte à l'occasion du mariage en remettant à son fils les biens de son père. Elle lui donne aussi la moitié de ses propres biens, se réservant seulement une pièce de terre.

    Les parents de Marianne étant morts, c'est sa grand-mère, Antoinette Rouqual, et son frère Jean qui l'assistent et lui constituent une dot de 1 000 livres, que Jean paiera effectivement en plusieurs fois, partie en argent et partie en mise à disposition de terres pour quelques années.

    Prévoyante, Anne Miquel, la mère d'Étienne, s'est rendue à Puylaroque l'automne avant sa mort pour y faire établir son testament. Assez curieusement, il ne mentionne ni legs pieux ni dispositions concernant sa sépulture, qu'elle laisse à la discrétion de son héritier, c'est-à-dire "Étienne, son fils cadet, marié dans la maison". Elle semble surtout se préoccuper d'assurer le sort de son fils aîné, Pierre, "au cas où il ne se marierait pas",  ce qui est l'hypothèse la plus probable: il a alors passé quarante ans. Elle lui lègue une pièce de terre, du linge, et "un droit d'habitation dans la fourniol de la présente maison" - preuve que ce fournil existait déjà. Là encore, les aléas de la vie feront que la présence de Pierre resté célibataire assure une présence des plus utiles auprès de Marianne Bosc après le décès précoce d'Étienne.

    Et pour ce qui est du testament de Marianne, il est d'une brièveté extrême: elle se contente d'y léguer tous ses biens au seul fils qui lui reste, Jean Pierre, sans se préoccuper, contrairement à son mari, de messes pour le repos de son âme, et sans avoir l'air de penser que sa fille lui a laissé des petits-enfants. Faut-il voir là l'amertume d'une mère qui a vu mourir deux fils à la fleur de l'âge? Ou l'influence de son frère, Jean Bosc, lui a-t-elle transmis quelque chose des idées des Lumières? Je n'en sais évidemment rien. 

     

      

     

    MARIE-JEANNE  (post-scriptum)

     

    Le hasard, comme on sait, peut être bon prince -  surtout quand patience et longueur de temps lui font escorte. Bref, à force de chercher des traces d'une vente (à ce jour encore introuvables), je suis tombée sur le contrat de mariage de Marie-Jeanne. Il a été établi à Mouillac,  au printemps de 1798, donc quelques mois après le mariage (officiel mais probablement virtuel) de son frère Jean Pierre.

    Ce contrat est précédé d'un acte de vente rédigé le même jour par le même notaire: le père de Jean Bru vend à son fils la moitié d'une maison, un jardin et quelques terres. On apprend du coup que le futur époux de Marie-Jeanne était depuis environ quatre ans gagiste (ouvrier agricole) à Mouillac; c'est donc ainsi qu'il s'est constitué un pécule suffisant pour acquérir de quoi loger et nourrir sa famille. Et comme Jean Déjean Peyroutou signe l'acte en tant que témoin, il est permis de supposer qu'il était l'employeur de Jean Bru. Ce qui n'exclut pas que les Léris aient pu, eux aussi,  jouer un rôle dans le mariage: l'un d'eux a pour femme Marie Bru, la sœur de Jean.

    Quant à la dot de Marie-Jeanne, elle se compose d'une somme de 100 francs en argent, payable après le décès de sa mère, Marianne Bosc, de plusieurs terres à Mouillac, dont elle ne disposera également qu'après la mort de Marianne, terres évaluées à 1 000  francs, d'une coitte de plume, de draps, nappes, torchons selon l'usage, de deux brebis dont l'une avec son agneau, et de trois habits, un de rase bleue, un de burat noir et un de serge bleue. À cela s'ajoute un buffet fermé à clé, ne provenant ni de son père ni de sa mère, mais la valeur duquel elle a gagnée de son industrie. Quelle industrie? Elle peut avoir filé, tissé, travaillé comme servante ou s'être louée pour les travaux des champs.

    Sa mère étant décédée deux ans après elle, Marie-Jeanne n'a jamais pu toucher l'argent de sa dot ni en exploiter les terres. On comprend que Marie Bru, sa fille, cède ses droits à son oncle, certes moyennant compensation financière, mais probablement sans difficulté... Quant à lui, sans doute considérait-il comme essentiel de conserver la totalité des terres de ses parents.

     

     


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    MARIE-JEANNE

     

    Cette fille d'Étienne Vayssié n'a laissé dans le registre paroissial de Mouillac qu'une mince trace: elle est nommée comme marraine de son jeune frère Joseph en 1785. Mais on cherche en vain la mention de son baptême, si bien que j'avais imaginé que le curé  avait complaisamment accepté la petite Jeanne de cinq ans pour tenir son frère sur les fonts baptismaux et avait déformé son prénom...

    Il a fallu le testament d'Étienne, découvert sans le chercher, pour révéler l'existence de Marie-Jeanne. Le curé a-t-il oublié d'inscrire son baptême? L'espèce de brouillon qu'on lit à la fin de l'année 1784 peut donner à croire qu'il ne remplissait pas son registre au fur et à mesure, mais plus tard, de mémoire... incertaine:

     

    PERDUE ET RETROUVÉE

     

    Ou bien Marie-Jeanne a-t-elle été baptisée dans une autre paroisse?  J'ai exploré quelques registres des villages voisins sans rien trouver...

    Cependant le hasard (une erreur de cote aux Archives!) m'a permis d'en savoir plus sur elle: il se trouve que sa fille, Marie Bru, a cédé en 1825, par devant notaire, à son oncle Jean Pierre Vayssié, de Mouillac, les droits qu'elle pouvait avoir sur l'héritage de sa grand-mère Marie-Anne Bosc; et bien entendu le notaire indique le domicile de cette Marie Bru: Vaylats, dans le Lot.

    Il ne reste plus qu'à se plonger dans les registres d'état civil de Vaylats. Comme beaucoup d'autres, ils sont lacunaires pour la période révolutionnaire, si bien qu'ils ne fournissent pas la date du mariage entre Marie-Jeanne Vayssié et Jean Bru, mais ils révèlent que Marie-Jeanne est morte en 1815 à l'âge de quarante ans, ce qui situe sa naissance vers 1775.

    Ils permettent de savoir que sa fille aînée, Marie, née en 1802, épouse en 1832 un Jacques Delpech dont elle a des jumelles, Marguerite et Marie, en 1834, puis un fils, François, en 1837.

    Marie-Jeanne a eu par la suite une autre fille, Marie, qui n'a vécu que trois jours, puis un enfant enregistré  comme un garçon prénommé Raymond, mais qui meurt comme Raymonde soixante-trois ans plus tard; il doit s'agir d'une erreur du secrétaire de mairie: il en a commis une autre de la même espèce qui a été rectifiée par un jugement, comme l'indique une mention en marge. Viennent enfin un fils, Jean, sans doute parti vivre ailleurs puisque n'apparaissent ni son mariage éventuel ni son décès, et une dernière fille, Jeanne, née en 1814 et décédée en 1815 quelques mois après sa mère. 

    On peut supposer que le mariage de Marie-Jeanne Vayssié avec Jean Bru a été arrangé par l'intermédiaire des Léris, dont quelques-uns vivaient dans le même hameau - Larché - que les Bru: le parrain d'Étienne Vayssié n'était-il pas Étienne Léris, originaire de Vaylats, et dont le frère, Géraud, semble bien être rentré dans son village? 

     

     


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     A CO DE BERTRON'

     

     

              L'orthographe normalisée serait plutôt "a ca de Bertran", mais de ces "a" la prononciation mouillacoise fait des "o" très ouverts. "Ca" étant évidemment l'équivalent du "casa" (maison) de l'espagnol, l'expression signifie "chez Bertrand". Dans les années 1950, nous habitions cette maison sans savoir quel était ce Bertrand dont le nom lui restait attaché. Il s'agit bien entendu de Bertrand Vayssié, premier de la lignée à avoir vécu à Mouillac. Peut-être habitait-il à ce même emplacement, mais pas dans les mêmes murs: sur le linteau de la porte, on lit encore la date de 1832:

    PROBLÈME DE MAISON

    Cela suppose donc que la construction actuelle n'a été terminée qu'au dix-neuvième siècle, à l'époque des deux Jean Pierre Vayssié, père et fils, le premier étant le fils d'Étienne et le petit-fils de Bertrand; en 1832, il avait 49 ans.

     

    Vendue en 1958, la maison a été revendue une dizaine d'années plus tard. Son apparence actuelle est bien différente de celle que lui ont connue les derniers Vayssié à y vivre, et l'on peut regretter la disparition de l'escalier extérieur et du "balet" caractéristiques de l'habitat local.

     

    PROBLÈME DE MAISON

     1958

      

    PROBLÈME DE MAISON

    Vers 1970

     

    PROBLÈME DE MAISON

    2014

     

    Qu'Étienne Vayssié, mort en 1790, ait résidé au même emplacement que son fils Jean Pierre, sinon dans les mêmes murs,  est indubitable: le cadastre dressé à Mouillac en 1784 en fournit la preuve. Certes il ne comporte aucun plan, mais sa description des  "confronts", c'est-à-dire du voisinage, comparée au cadastre napoléonien (1837), permet d'aboutir au schéma suivant:

     

    A CO DE BERTRON'

     

    Le changement de nom des propriétaires ne reflète pas des ventes, mais des mariages: Raymond Aymard a épousé Marguerite Déjean Rouby, fille et héritière d'Antoine (l'un des morts de 1748, comme Bertrand Vayssié); Jean-Pierre Vidaillac est marié à Jeanne Guiraudies, et il est le beau-frère de Jean Pierre Vayssié qui, lui, a épousé Marie Vidaillac. Le nom de "maison de Guiroou" par lequel on continuait à désigner la maison adjacente à celle des Vayssié remonte vraisemblablement à Géraud  (en langue d'oc Guiral) Guiraudies. Il me reste à trouver quand elle est devenue propriété des Vayssié.

    Quant à savoir si Bertrand Vayssié habitait au même endroit que son fils Étienne, c'est plus difficile. Il a reçu donation, à son mariage, des biens que détenait son grand-père Jean Delrieu à Mouillac. Or, dans le cadastre de 1684, la situation de la maison de celui-ci ne paraît pas correspondre à celle de la maison d'Étienne, mais impliquer une position plus à l'est.

    Bertrand aurait-il commencé à édifier la maison achevée en 1832? Je m'interroge toujours  sur la présence dans le hameau de Cavaillé, dans les années où y vivait Bertrand, de deux maçons de Vaylats, Étienne et Géraud Léris. Elle peut s'expliquer par un simple rapprochement familial si le Pierre Léris qui acquiert une petite maison à Cavaillé est leur père, et  si la Cécile Déjean, veuve de ce même Pierre, qui meurt en 1748, est leur mère. Mais pourquoi Bertrand a-t-il choisi Étienne Léris comme parrain de son second fils, plutôt qu'un membre de sa parenté selon l'usage? Malheureusement, à supposer qu'Étienne ait travaillé pour ou avec Bertrand à l'édification de la maison, il est plutôt douteux qu'existe un contrat écrit; les bourgeois en faisaient établir, par exemple à la même époque un "sieur Bories", de Caylus, pour un Jean Vaissié, maçon, de Saint-Pierre de Livron, mais bien plus rarement les paysans... 

     

     


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    PROBLÈMES DE NOMS

     

    Dans les actes en latin ou en langue d'oc, coexistent à la fin du quinzième siècle et au début du seizième des Vayssiera et des Vayssie  (sans accent aigu, celui-ci n'étant pas encore entré dans l'usage, et d'ailleurs  le e muet n'existant pas dans les langues concernées).

    Vayssiera aurait dû en français donner Vayssière, et cela s'est parfois produit, peut-être même pour des membres de la famille de Bernard dont les descendants sont pourtant, sans l'ombre d'un doute,  des Vayssié!

    Dans l'accord passé en 1614 entre Laurent Vayssié, le meunier, fils de Jean et arrière-petit-fils de Bernard, et Jean Vayssié, fils de Pierre et cousin de Laurent, le notaire passe d'une forme à l'autre:

    […] entre Laurens VAYSSIERE demandeur et Jehan VAISSIERE assigné et deffandeur la cause playdée pardevant nostre lieutenant au siege de Montauban le segond d’aoust,  attandeu la répudation de l’hereditté paternelle faicte par ledit Laurens revenant en une troysième partie de toutz et chacungs les biens de l’héreditté de feu Jehan VAISSIERE père et la somme de soixante six livres de la dot de Clare ECHE sa mère et aultres choses contenues au contract de mariatge desquelz biens dudit feu Jehan  VAYSSIERE père dudit Laurens, a esté baillé audit Laurens VAISSIE meusnier ..

    ou encore:

    ...ledict Laurens VAISSIE sera tenu de en paier de troys partz les deux et ledict Jehan VAISSIE l’aultre...

                    (Transcription de M. Thobie)

    Le résultat, c'est qu'au dix-septième siècle on ne rencontre plus que des Vaissié ou Vayssié (sans la moindre rigueur dans l'emploi du y ou du i, excepté pour les signatures de Jacques Vayssié et de son demi-frère Jean).

    Le seul Vaissie venu d'Auvergne n'a jamais été nommé Vayssiera. C'est peut-être lui que l'abbé Galabert ou Robert Latouche ont pris pour notre ancêtre; or le second a certainement rencontré Jean-Marie Vayssié (puisqu'il cite dans sa thèse, en 1923, le "maire de Mouillac"), et le premier a dû rencontrer André Vayssié, son fils (puisqu'il lui a communiqué une copie de l'acensement de Mouillac en 1476). Faut-il attribuer  à l'un ou l'autre de ces deux érudits - et à une confusion de leur part -  l'origine de la légende qui nous voudrait des ancêtres auvergnats?

    Ou bien les Vaissie étaient-ils parents des Vayssiera, et faudrait-il imputer à l'orthographe erratique des notaires la différence entre les deux graphies?

    Plus simple est le cas du mari de Catherine Vayssié, fille du premier Laurent. Dans l'acte de mariage, il s'appelle Bertrand Calm. Mais ses descendants seront des Lacalm, puis Lacam. La preuve en est fournie par l'acte de mariage de son fils: en 1609 "Bertrand Lacalm, laboureur, des Espagots,  fils de Bertrand et de Catherine Vayssié" épouse Marguerite Varen, et parmi les témoins figure Pierre Vayssié.

    L'adjonction de l'article s'observe de même dans le passage du Jean de Boria, notaire, que connaît l'abbé Galabert, au Jean Laborie qui figure aujourd'hui à l'inventaire des archives départementales...

     

     


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