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     UN COUP DE VIEUX

     

     Lorsqu'il s'avère qu'un mariage qu'on situait, par hypothèse, entre 1565 et 1570, remonte en réalité à 1555, qu'en résulte-t-il?

      

    LATÉRALEMENT 2

     

    Il s'agit du mariage de Jean avec Claire Éché.

    Il conduit à placer la naissance de Jean aux alentours de 1530 et à s'interroger sur son frère (mon ancêtre), Pierre.

     Jean vivait encore en 1607, puisque c'est l'année où est enregistrée la donation de ses biens conjointement à son fils et à son neveu; mais il est mort avant 1615: l'acte d'accord entre ce fils et ce neveu le désigne comme "feu Jean Vayssié"; il a donc très vraisemblablement dépassé les soixante-dix ans, peut-être atteint les quatre-vingts. 

    Claire Éché, elle, a disparu beaucoup plus tôt: elle figure dans le premier testament de son père en 1567, mais le second, en 1578, lui substitue ses deux fils.

    Du coup on se demande si le Jean Vayssié, qui habite sur "le Causse de Caylus", où se trouve Rigal-Boissière, et qui épouse en 1571 une Jeanne Lafon, ne serait pas ce même Jean, fils du premier Laurent et père du second. L'absence de précision concernant la filiation de l'époux paraît en effet habituelle quand il s'agit d'un remariage. On peut le vérifier à propos du second Laurent, le fils de Jean: aucune indication de filiation quand il épouse Antoinette Livron en 1594, mais il a indubitablement été marié une première fois, puisque le contrat de mariage de sa fille Catherine avec Jean Donnadieu, en 1615, la fait "fille de Laurent Vayssié et de feue Marguerite Lonjou". Il semble en découler que Laurent est né aux environs de 1560; il est mort entre 1615 et 1619, Antoinette Livron apparaissant cette année-là dans un acte de notaire comme sa veuve.

    Quant à Pierre, frère de Jean et le premier Boutinian, il ne peut guère être que son cadet (jusqu'à preuve du contraire). Jean a reçu par contrat de mariage "la mitat" (la moitié) des biens de son père. S'agit-il de le placer en position d'héritier principal? Ou bien le premier Laurent a-t-il lui aussi été marié deux fois et dédommage-t-il ainsi par avance le fils du premier lit, comme le fera le second Pierre Boutinian pour son fils Jacques?

    Ce que les dates donnent à croire, en tout cas, c'est que les cousins - les fils de Jean, de Pierre, et d'Arnaud - n'appartiennent pas exactement à la même génération: si Laurent, fils de Jean, se marie dans les années 1590, les fils de Pierre et d'Arnaud ne le font qu'en 1610 et 1612.

    Cela supposerait que Pierre, mort à la fin de 1614, est plutôt né vers 1540 ou un peu plus tard, ce qui lui ferait tout de même atteindre environ soixante-dix ans.

    D'autre part, sa femme, Antoinette Éché, a vécu jusqu'en 1641, et leurs enfants se sont mariés respectivement en 1610, 1612 et 1617. Sans doute était-elle plus jeune que son mari, peut-être même de beaucoup: si elle était née vers 1560, elle aurait dépassé les quatre-vingts ans...

     

    Et si l'on remonte aux générations précédentes, le mariage de Jean en 1555, amène à placer la naissance de son père Laurent au début du siècle (1510?) et celle de son grand-père Bernard (dont je ne sais rien à part le prénom fourni par le testament de Pierre) à la fin du quinzième siècle. Si je parviens à déchiffre un peu des actes notariés de ce temps-là, les choses se préciseront peut-être. 

     


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                                                 L'ÉNIGME LAURENT

     

    Du premier Laurent Vayssié, je ne sais pour l'instant presque rien. Il fait enregistrer un acte notarié en 1574. Dans le testament de son frère Pierre, dicté en 1576, il est désigné comme "feu Laurent". On est donc amené à situer sa mort en 1575. Si je n'ai pas réussi à déchiffrer le nom de sa femme, celui de ses quatre enfants, Jean, Arnaud, Pierre (qui sera dit Boutiman) et Catherine, est attesté aussi bien par le testament de leur oncle que par l'acte d'accord qu'ils souscrivent à la mort de celui-ci.

    C'est de Jean et de Claire Éché qu'est né le second Laurent. Dans le testament du père de Claire, Bernard Éché, on apprend que ce second Laurent avait un frère, Arnaud, qu'on rencontre en 1585 comme témoin d'un testament en compagnie de son père, après quoi  on n'en trouve plus trace; il faut donc supposer qu'il est mort prématurément.

    Le second Laurent m'est apparu pour la première fois dans un acte de 1607, qui ne laisse pas d'intriguer. En effet, Jean Vayssié y fait donation conjointe de tous ses biens à son fils Laurent et à son neveu Jean, fils de Pierre dit Boutiman, "attendu que ledit Laurent ne veut faire cas ni compte du dit Pierre". On soupçonne donc quelque mésentente dans le clan, dont Pierre semble être le chef. L'acte précise que le neveu, "présent et acceptant", selon la formule consacrée, s'engage à nourrir et entretenir son oncle tant qu'il vivra. Le fils, Laurent, lui, est absent, ses intérêts étant représentés par le notaire qui rédige l'acte. Et pour "verrouiller" les dispositions prises,  Jean  s'est assuré du "consentement de tous ses autres neveux" et de la présence de témoins de poids: le recteur de la paroisse de Saint-Pierre Livron, le bayle, et un avocat.

     

    L'ÉNIGME LAURENT 2

       

    C'est en dépouillant les registres d'un autre notaire qu'on se hasarde à une hypothèse. En 1594, est dressé l'acte de mariage de Laurent Vayssié, du masage de Boissière - il ne peut donc s'agir que du même Laurent -, avec Antoinette Livron, de Félines. Laurent est qualifié de "meunier". A-t-il délibérément choisi ce métier pour échapper à la condition de laboureur, qui est celle des autres Vayssié, et ce refus de partager leur sort est-il à l'origine de la mésentente? Ou bien le désaccord avec son oncle l'a-t-il poussé à chercher une voie indépendante? Impossible de trancher, évidemment. Ce qui est sûr, c'est qu'aucun Vayssié ne figure comme témoin dans l'acte de mariage, comme si la rupture était consommée.

    Cependant, en 1614, après la mort de son père, Laurent entamera une action en justice et finira par conclure un accord avec Jean, son cousin, au terme duquel il récupère apparemment sa part de l'héritage.

     

     


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     Pierre VAYSSIÉ

     

    Fils de Bertrand, frère de Laurent, sans doute né comme lui vers 1525-1530.

    Il rédige son testament en mai 1576, et, comme à la fin de la même année ses neveux s'entendent sur sa succession, on peut en déduire qu'il est mort cette année-là. N'ayant pas d'enfants, il teste en faveur de ceux de "feu Laurent", son frère. Laurent ayant testé en 1557 doit donc être décédé vers cette date.

    C'est sa femme, Marguerite Éché, que Pierre désigne comme héritière, et après elle son neveu (et peut-être filleul?) Pierre.

    Le testament de Marguerite, en 1577, confirme cette donation.

     

     

     

     

     

     

     

     Arnaud VAYSSIÉ

     

    Fils de Laurent, frère du second Pierre, probablement né vers 1550.

    Il perd sa première femme, Jeanne Desquines,  entre 1585, année où celle-ci reçoit en legs d'un de ses frères tout ce qu'"iceluy Vayssié lui doit", et 1589, année où il fait enregistrer une donation en faveur de  Raymonde Vassal, "à présent sa femme"; cette donation inclut un droit de résidence à vie dans sa maison, droit auquel ni ses frères ni ses enfants ne pourront s'opposer selon les termes de l'acte notarié.

    De son premier mariage il a deux enfants, Pierre et  Marguerite, qu'il marie tous deux en 1610.

     Son fils porte le surnom de Capsec, qui admet diverses interprétations: tête chauve, figure en lame de couteau, caractère intraitable...

    Arnaud rédige son testament en 1617.

     

      

    Pierre VAYSSIÉ dit Capsec 1

    né avant 1589

    épouse en 1610 Catherine RAUJOL

    se remarie avec Marguerite BELFORT

    trois enfants de sa première femme

    quatre de la seconde

    teste en 1648

     Marguerite VAYSSIÉ

    née avant 1589

    épouse en 1610 Jacques BÈS

     

    De Catherine RAUJOL:

     

    * Pierre VAYSSIÉ dit Capsec 2

    né vers 1616

    épouse en 1647 Antoinette GUILHEM et s'établit à St Martin d'Espiémont

    décédé en 1666

     

    *  Marguerite VAYSSIÉ

    épouse en 1630 Pierre POUSSOU

    (décédé en 1655)

     

    *Marguerite VAYSSIÉ

    épouse en 1638 Jacques FRAUCIEL (dont elle sera veuve en 1648)

     

    De Marguerite Belfort

    * Marguerite VAYSSIÉ 

    née en 1627

    épouse en 1655 Jacques CABRIT

     

    * Pierre VAYSSIÉ

    né en 1630

    épouse en 1658 Gabrielle TONNAC

    décédé en 1669

     

    *Pierre VAYSSIÉ

    né en 1634

    épouse en 1668 Jeanne RAYNAL

    puis vers 1680 Marguerite POUSSOU

     

    *Marie VAYSSIÉ

    née en 1638

    épouse en 1654 Arnaud LAFON 

     

     

      

     

     

     

     


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     Bernard VAYSSIÉ

    né avant 1500

    au moins deux fils dont

     

    Laurent VAYSSIÉ

    né entre 1500 et 1510?

    très vraisemblablement décédé en 1557

    au moins deux  filles et trois fils dont

     

    Pierre VAYSSIÉ dit Boutiman

    né entre 1540 et 1550?

    épouse Antoinette ÉCHÉ

    décédé en 1614

    au moins deux filles et deux fils dont

     

    Jean VAYSSIÉ dit Boutiman

    né vers 1580?

    épouse en 1612 Marie RUAND

    décédé en 1649

    au moins deux fils dont

     

    Pierre VAYSSIÉ dit Boutiman

    né sans doute en 1613

    épouse en 1638 Françoise CASES

    décédé en 1687

    deux filles et un fils

     

    Jacques VAYSSIÉ

    né en 1649

    épouse en 1671 Jeanne PEYRONNENC

    décédé en 1730

    un fils

     

    Pierre VAYSSIÉ dit Dinié

    sans doute né en 1672

    épouse en 1690 Madeleine DELRIEU

    décédé en 1752

    six filles et quatre garçons dont

     

    Bertrand VAYSSIÉ

    né en 1707

    épouse en 1738 Anne MIQUEL

    décédé en 1748

    trois fils dont

     

    Étienne VAYSSIÉ

    né en 1746

    épouse en 1772 Marie Anne BOSC

    décédé en 1790

    six enfants dont

     

    Jean Pierre VAYSSIÉ dit Bertrand

    né en 1783

    épouse théoriquement en 1798

    et réellement en 1801

    Marie VIDAILLAC

     

     

     

     

     


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                                                   UNE GRAND-MÈRE

     

    Antoinette Rouqual, morte en 1791 à l'âge d'environ quatre-vingt-dix ans, est la grand-mère maternelle de Marie-Anne Bosc, épouse d'Étienne Vayssié. Et sa vie, à en juger par les quelques données dont on dispose,  ne dut  pas être un long fleuve tranquille.

    Son mari, François Faliech, n'apparaît plus dans le registre de Mouillac après 1737. Elle était sans doute veuve dès ce moment, avec apparemment une seule fille en vie, Anne, qui épouse en 1740 François Bosc, originaire de Saint-Martin-de-Cayssac (aujourd'hui commune de Labastide- de-Penne).

    Anne et François meurent tous deux en 1760, laissant huit orphelins entre dix-huit et un ans; l'aînée, Marie, est déjà "casée", mariée à dix-sept ans à Antoine Brousse, de Saint-Antonin .

    Tout donne à croire que c'est Antoinette Rouqual qui s'est trouvée chargée des sept autres enfants.

    Peut-être le curé d'alors l'a-t-il aidée, peut-être est-ce grâce à lui que l'un des deux garçons, Jean, sait lire et écrire: il figure à titre de témoin dans un acte notarié en même temps que le curé Frayssinet, et il y est qualifié de "pupille", terme qui peut simplement signaler sa situation d'orphelin mais dont on peut se demander s'il n'implique pas aussi quelque lien avec le prêtre. Ce Jean Bosc, dit Noir, sera le second maire de Mouillac, de 1794 à 1799.

    Antoinette, en tout cas, "assiste" (selon la terminologie en usage chez les notaires) ses petits-enfants lors de leur mariage, ce qui tend bien à prouver qu'ils n'avaient aucun oncle en mesure de remplir ce rôle. En 1769, elle marie Jeanne à Joseph Fauciel de Caylus; en 1771, Jean à une Jeanne Bouyssi de Mazerac, et Marie-Anne à Étienne Vayssié; en 1772, Perrette à François Soulié de Puylaroque; en 1774, Catherine à Jean-Pierre Gaben, de Puylaroque; en 1776 Marie-Jeanne à Jean Ramond dit Mandine, de Saint-Symphorien; et enfin en 1781 Raymond à Marie Gleye, de La Salle.

    Avant de s'éteindre dans la maison de son petit-fils Jean, dont elle a fait son légataire, elle rédigera trois testaments, l'un en 1769 à Cayriech, les deux autres en 1783 et 1784 à Puylaroque - sans rien changer à leurs dispositions!

     


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