•   

       

      JACQUES VAYSSIÉ (vers 1640-1730)

      

                                                    PREMIÈRES MENTIONS

     

                   Les registres paroissiaux de Saint-Pierre-ès-Liens de La Salle-Bournac commencent, au moins pour leur partie numérisée, en 1680. Jacques Vayssié y apparaît d'abord, en 1684 et 1686, à titre de témoin de mariage ou de baptême; et chose remarquable, il signe, en utilisant le y, qui ne s'imposera pourtant sous la plume des rédacteurs d'actes, qu'ils soient curés, maires ou secrétaires de mairie, qu'au milieu du XIXème siècle:  

       

                                   JACQUES VAYSSIÉ      

                                

       

          

     

    VEUVAGE   

     

    Tel est le premier événement concernant personnellement Jacques Vayssié dont les registres disponibles portent trace.  

        

             "Le 14 mai (1686) décéda et fut ensevelie le 15 dans le cimetière de La Salle-Bournac Jeanne Peyronenc, femme de Jacques Vayssié, laboureur, du village de Poussou, après avoir reçu les sacrements de l'église; présents, Raymond Peyronenc, Jean et Jean Poussou, du même village,  non signés pour ne savoir ; en foi de quoi me soussigné (?),

                                                                                               Delteil".                    

                                                     

    On trouve dans les registres plus d'une Jeanne Peyronenc. Laquelle est la bonne? Il faudrait davantage d'éléments pour en décider. 

      

          

         

     

    REMARIAGE

     

                "Le premier février1690 a été donnée la bénédiction nuptiale, les formalités requises accomplies,  à Jacques Vayssié, laboureur, de Poussou, et à Antoinette Vidaillac,et le même jour aussi a été donnée à Pierre Vayssié, fils du susdit, et à Madeleine Delrieu; présents: Robert Cases, charpentier, de Caylus, et Pierre Poussou dit Pelard, laboureur, du masage de Poussou, et Guillaume Peyronenc, laboureur, de Poussou, et Antoine Besse dit Dalot, de Mouillac, non signés pour ne savoir, mais moi,

                                                                            Mercadier prêtre".

            

    Curieux, ce double mariage? Mais il le paraît moins lorsque, examinant d'autres registres, on découvre qu'Antoinette Vidaillac est la mère de Madeleine Delrieu; et l'on se souvient alors d'avoir lu, consignés d'une plume moins laconique, d'autres cas de figure semblables: des parents veufs convolant tout en mariant leurs enfants!

    Mieux encore: Madeleine Delrieu est native de Mouillac, et la présence parmi les témoins d'Antoine Besse (dont un descendant sera maire de Mouillac au début du XIXème siècle) s'explique. Pierre Poussou et Guillaume Peyronenc sont voisins des Vayssié, le second pouvant  avoir un lien de parenté avec la mère décédée de Pierre. Reste Robert Cases...

      Que ne figure parmi les témoins aucun frère de Pierre ou de Madeleine, comme on le voit couramment, incite à se demander s'ils n'étaient pas enfants uniques ou seulement nantis de sœurs. 

          

           

     

    SECOND VEUVAGE

       

              "Antoinette Vidaillac, âgée de 55 ans environ, mourut le septième d'août et fut ensevelie le même jour après avoir reçu les sacrements. De l'an 1701. Présents, Antoine Rouqual et Guillaume Blasi, nons signés pour ne savoir, mais moi,

                                                                               Mercadier prêtre."

         

     

    Malgré l'absence de précisions, il paraît vraisemblable qu'il s'agit bien ici de la seconde femme de Jacques Vayssié. Elle ne figure plus par la suite dans les actes en tant que marraine de ses petits-enfants.

        

    MAIS BELLE LONGÉVITÉ

         

             "Jacques Vayssié, âgé de nonante ans environ, mourut le 8 janvier 1730 après avoir reçu les sacrements et fut enseveli le lendemain; présents, Antoine Rouqual et Jean Cavaillé."  

     

    L'absence de toute signature et le laconisme des actes fait penser qu'il s'agit du double du registre, le curé Mercadier se bornant à signer en bas de chaque page pour garantir l'exactitude de la copie. 

    L'un des témoins, Antoine Rouqual, assistait également aux obsèques d'Antoinette Vidaillac; il semble avoir été le servant habituel du curé.  

      

       

    DES SIGNATURES ET DES HYPOTHÈSES

     

          

    Des Jacques, des Jean et des Pierre Vayssié, il n'en manque pas aux alentours de Caylus, dans plusieurs paroisses. Mais rares ceux qui savent signer leur nom.  Ceux qui savent en sont fiers, apparemment, au point de se faire rajouter quand on les oublie: 

        

          "Le quinzième janvier mil six cent quatre-vingt-huit, après la publication des annonces par trois dimanches consécutifs au prône de la messe paroissiale, sans qu'il y ait d'opposition canonique, la bénédiction nuptiale a été donnée à Jean Cousi (?) et à Jeanne Frauciel; présents, messire  Jean Roquebrune, bourgeois et messire Antoine Cambournac, praticien, habitants de Lacapelle-Livron, signés*, non les fiancés ne sachant , en foi de quoi,

            Cambournac  Roquebrune 

                              *et Jacques Vayssié, laboureur, du masage de Poussou, paroisse de La Salle, aussi signé, 

                                                              Vayssié

                             Artoux curé "  (de Saint-Pierre de Livron où a lieu le mariage.)

    J'invente peut-être, peut-être est-ce le prêtre lui-même qui s'est aperçu de son oubli, ou un autre assistant qui l'a signalé; mais il ne me déplaît pas de prêter à ce Jacques Vayssié le genre de caractère que j'ai pu observer dans certains de ses descendants.

           

    Un autre Vayssié peut également signer.                                         

    On se pose donc des questions quand on trouve associées celle du Jacques de La Salle et celle d'un Jean qu'on rencontre plus souvent dans la paroisse de Saint-Pierre de Livron.

       

              "L'an que dessus [1718] et le 18 octobre est née Catherine Desquines, fille (?) de Jean et d'Anne Poussou, et a été baptisée le 20 du même mois, et son parrain a été Jean Vayssié de la paroisse Saint-Pierre de Livron et sa marraine, Catherine Valette, mère de ladite mère de la fille; présents, Jacques Vayssié, Pierre Poussou, signés avec moi.

                                        J.Vayssié     Vayssié   Pierre Poussou

                                       (La signature du curé n'est pas visible.) 

                                  JACQUES VAYSSIÉ 

     

             D'autres actes donnent à croire qu'ils pourraient être frères.

     

            "Jacques Vayssié, fils d'autre Jean et de Marguerite Roques, mariés, est né le 6 octobre1701, et baptisé le 8 du même mois; et a eu pour parrain Jacques Vayssié, oncle paternel, pour marraine Anne Vayssié, tante paternelle, non signée pour ne savoir, le parrain signé, en foi de quoi,

                                                                 Artoux curé              Vayssié."

       

    Il ne semble guère douteux que la signature soit bien celle du Jacques Vayssié de La Salle, et il est bien donné comme frère de Jean.

    Malheureusement les registres paroissiaux de Saint-Pierre de Livron (qui est comme La Salle une paroisse de Caylus), s'ils remontent plus loin dans le temps que ceux de La Salle, comportent des lacunes.

    Ce qui semble possible, au vu des actes disponibles, c'est que Jean et Jacques soient demi-frères plutôt que frères.  

    Dans la paroisse de Saint-Pierre de Livron, il existe en effet un Pierre Vayssié, né sans doute au début du XVIIème siècle, qui épouse en 1638 une Françoise Cases (aurait-elle un lien avec le Robert rencontré lors du mariage de Jacques?), dont il a au moins trois enfants: Marie, née en 1642, Madeleine, née en 1645, et un Jacques né en 1649 (le curé qui à sa mort évalue son âge à "nonante ans" se serait-il trompé?). Françoise Cases est morte avant 1660, puisque, lors du mariage de Marie cette année-là, elle est désignée comme "feue Françoise Cases"; il est même possible que sa mort remonte à plusieurs années, mais les registres de décès pour cette période manquent. En tout cas, on retrouve un Pierre Vayssié marié à une Florette  Tournamire, dont il a sept enfants entre 1654 et 1672, parmi lesquels un Jean, né  en 1665, et un Antoine dont l'acte de baptême incite à penser qu'il s'agit toujours du même Pierre Vayssié: 

                       "Le 16 novembre 1659 a été baptisé Antoine Vayssié, fils de Pierre et de Florette Tournamire, mariés; parrain, Antoine Tournamire, qui a été représenté (?) par son frère François en son absence; sa marraine, Marie Vayssié, fille dudit Pierre et de Françoise Cases; par moi, vicaire, signé,

                                                                                             Artous, prêtre."

                    

    Et il est indubitable que le Jean Vayssié qui signe l'acte de baptême de C. Desquines aux côtés de Jacques est fils de Florette Tournamire: il signe l'acte de décès de sa mère:    

           "Florette Tournamire, veuve de feu Pierre Vayssié, âgée de septante-trois ans, ayant reçu les sacrements nécessaires, est décédée et inhumée le 24 septembre 1707; présents, Jean Vayssié, fils de la défunte, signé, et Guillaume Bousquet, laboureur, de Rigal, non signé pour ne savoir; en foi de quoi,

                                                           J. Vayssié    Artoux curé."

          

    On aboutit ainsi au tableau suivant:

            

    JACQUES VAYSSIÉ

     

     

     


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    C'est qu'il y a paysan et paysan!

     

    Sans doute les paysans de La Salle et de Mouillac n'étaient-ils pas propriétaires, au sens actuel, des terres qu'ils cultivaient; toutefois ils en disposaient  au point d'être autorisés à les transmettre à leurs enfants, voire à les aliéner à des étrangers.

     

    Les laboureurs étaient des paysans suffisamment aisés pour posséder un attelage de labour, charrue, c'est-à-dire araire, et animaux de trait, généralement une paire de bœufs.

      

    Les brassiers louaient le travail de leurs bras à l'année moyennant une rétribution à moitié en nature à moitié en argent.

    Les registres définissent Jacques Vayssié, ainsi que son fils et son petit-fils, comme un laboureur.

    Sans doute ne devaient-ils pas être très différents, au costume près, de ce paysan  du XXème siècle, saisi par un autre Vaissié:

      

    LABOUREUR ET BRASSIER

      

        

     

     

     

    Maisons du Quercy

     

      

    "On entre dans une région différente quand on pénètre dans le Quercy [...]; il est loin d'être aussi beau que le Limousin, mais, en compensation, il est beaucoup mieux cultivé [...]. Entré dans un pays calcaire; les châtaigniers disparaissent en même temps [...]. Passé près de cottages, excessivement bien construits, en pierre, avec des ardoies ou des tuiles, mais sans vitres aux fenêtres[...]. La forme et la couleur des maisons de paysans contribuent à la beauté de ce pays."

                                                                                        (Arthur Young, Voyages en France, 1787-1790)

      

       

    Selon le Bulletin de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, auquel j'emprunte les illustrations, l'architecture permet de distinguer la maison du brassier de celle du laboureur. Le premier vit dans une demeure simple, de plain pied, le second dans la maison à "balet" où les pièces d'habitation se trouvent à l'étage.

     

    LABOUREUR ET BRASSIER

     

    LABOUREUR ET BRASSIER

     

     

     

    J'ai vécu dans une maison du second type, avec escalier extérieur et palier donnant accès à la cuisine, à la différence que l'escalier était accolé au mur latéral, ce qui avait permis, la cuisine ouvrant sur la droite, d'ajouter en face une petite pièce (le crambou ou crambet) suspendue grâce à un fort pilier d'angle au-dessus de la porte d'une resserre. Près de cette maison (celle de mes grands-parents), reliée à elle par un hangar et une étable à canards (peut-être ajoutés ultérieurement), se trouvait une maison basse, du premier type donc, qui nous appartenait aussi mais qu'on appelait "maison de Guiroou"; faut-il penser que l'ouvrier agricole avait bâti sa demeure à côté de celle du propriétaire pour lequel il travaillait?

     

     

     

     


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     SITUER

     

    Création du Tarn-et-Garonne en 1808

     

     

     

    Le département

     

    Le Tarn-et-Garonne n'existait évidemment pas aux XVIIème et XVIIIème siècles; il naquit  en 1808, "du poing de Napoléon" aux dires de la légende, plus sûrement des récriminations des Montalbanais ulcérés de se trouver inféodés à Cahors. Dans les années 1680, lorsqu'on vivait dans les environs de Caylus, on était en Quercy, sur les causses, tout près du Rouergue.

     

      

     

    SITUER  

     

     

    Le canton

     

    Sous l'Ancien Régime, le canton n'existait pas en tant que tel. Les communes occupaient à peu près leur territoire actuel, qu'avaient délimité l'histoire et le rattachement des terres à telle ou telle seigneurie. Caylus, campagnes environnantes comprises, relevait de l'autorité royale et s'administrait en principe en fonction d'une charte accordée par le dernier comte de Toulouse, mais en fait le pouvoir central intervenait de plus en plus dans la nomination des quatre consuls. Saint-Projet, Loze et Mouillac dépendaient de la Commanderie de Lacapelle-Livron, établie par les Templiers, puis confiée aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (aujourd'hui ordre de Malte)

    .

     

     

                           LES ANCIENNES PAROISSES DE CAYLUS

     

     

    SITUER

     

     

      

     SITUER

     

     La paroisse

         

      

    Son nom complet est Saint-Pierre-ès-Liens de La Salle-Bournac.

    Des hameaux qui la composent, deux, Poussou et à Pourrouyou, ont été le berceau de mes ancêtres connus. L'un de ceux-ci, par son mariage, s'établit à Mouillac, tandis que l'un de ses deux frères restait à La Salle et y faisait souche: première bifurcation notable dans l'arbre! Le troisième semble ne pas s'être marié (ou bien je n'en ai pas encore déniché l'acte).

      

    (N.B. Le croquis est approximatif; il donne une idée de la position et de la configuration de la paroisse, mais sans respecter l'échelle de la carte.)

     

     

     


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     LA SALLE

      

    LA SALLE

     

     Très précisément la paroisse Saint-Pierre-ès-Liens de La Salle-Bournac.

    La Salle est un simple hameau dépendant de Caylus (82), mais un curé y résidait à demeure jusqu'au milieu du XXème siècle, et d'autres hameaux, tels que Poussou ou Pourrouyou s'y rattachaient.

    C'est dans les registres de cette paroisse, numérisés et mis en ligne seulement à partir de 1680, que se trouvent les premières traces des Vayssié qui plus tard s'établiront à Mouillac.

    D'autres Vayssié (ou Vaissié) se rencontrent dans les vieux registres paroissiaux de Caylus, de Lacapelle-Livron, de Puylaroque... Certains d'entre eux sont-ils parents de ceux de La Salle? Pour l 'instant, je l'ignore.

    Le nom de La Salle, dénoterait (Bulletin de la société archéologique de T.-et-G.), dans le Tarn-et-Garonne, l'antique présence d'une villa romaine - dont, dans ce cas particulier, il ne semble pas subsister d'indices matériels.

    À quoi ressemblait La Salle à la fin du XVIIème siècle? Il m'est difficile de l'imaginer; une paroisse, mais non un bloc: je suppose que déjà des maisons se groupaient près de l'église, formant, comme dans les années 1950, une agglomération modeste qui me donnait pourtant la sensation, comparée à mon hameau, d'arriver dans un "vrai village"; mais alentour gravitaient des ensembles de fermes, que les curés appellent tantôt villages, tantôt "masages": Burg, Poussou et Poussounel, Pourrouyou, Quercy... Chose curieuse: à Poussou vivent, entre autres, des Poussou, à Burg des Burg; les habitants ont-ils donné leur nom aux hameaux ou le lui ont-ils emprunté? Je l'ignore.

    C'est dans le hameau de Poussou qu'apparaît le premier Vayssié qui soit incontestablement de mon ascendance, mais on y trouve également des Poussou, des Quercy, des Peyronenc...

      

     

     

     

     


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  • POURQUOI VAYSSIÉ?  

        

      POURQUOI VAYSSIÉ D'ABORD?

        

          Il faut bien commencer par un côté ou par l'autre! La vie a voulu que je passe mon enfance dans le village natal de ma mère et de quelques générations de Vayssié avant elle. Les noms des lieux et des personnes m'y sont encore familiers, et la lecture des actes réveille parfois des souvenirs de propos entendus, voire éclaire des détails enregistrés sans les comprendre.

     

     

    POURQUOI VAYSSIÉ?

     

     

    SOUS LE SIGNE DU NOISETIER

     

     La vaïsso désigne en langue d'oc le noisetier; les étymologistes rattachent donc le nom de Vayssié à la présence de noisetiers près de la maison, ou bien au fait d'habiter dans un village appelé La Vaysse en raison de l'abondance des mêmes arbres. Il est très probable qu'il s'en trouve à La Salle, mais cela ne prouve en rien que mes ancêtres Vayssié soient originaires de là!

         

     

     

     


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